Le jeudi 12 mai, à 19h

 

Nous recevions Raphaël Meltz pour une rencontre autour de son roman 24 fois la vérité, publié aux éditions Le Tripode. La rencontre était suivie d'une carte blanche au cinéma Le Bourguet.

 24 fois la vérité, éd. Le Tripode
 
Il y a Gabriel, un opérateur de cinéma qui a parcouru le vingtième siècle l’œil rivé derrière sa caméra : de l’enterrement de Sarah Bernhardt au tournage du Mépris, du défilé de la paix de 1919 au 11 septembre 2001, il aura été le témoin muet d’un monde chaotique, et de certains de ses vertiges. Il y a Adrien, son petit-fils, qui est journaliste spécialisé dans les choses numériques qui envahissent désormais nos vies. Et il y a le roman qu’Adrien a décidé d’écrire sur son grand-père. 

En vingt-quatre chapitres, raconter une vie. Vingt-quatre chapitres comme les vingt-quatre images qui font chaque seconde d’un film. Vingt-quatre chapitres pour tenter de saisir la vérité : que reste-t-il de ce qui n’est plus là ? Que connaît-on de ce qu’on a vu sans le vivre ? Que faire, aujourd’hui, de tant d’images ?
 
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Quelle pudeur, et quelle force mêlées, pour raconter un siècle de cinéma, des débuts tremblotants aux prouesses techniques ! L'écriture de Raphaël Meltz est d'une grande densité, d'une grande douceur, et parvient à superposer l'intime d'une chronique familiale et l'Histoire du 20e siècle, en 24 chapitres dédoublés, entremêlant la vie de Gabriel, opérateur pour Pathé, et celle d'Adrien son petit-fils, pigiste désabusé dans des revues sur le numérique, en quête de littérature. 
 
Dans ce superbe roman à la construction tout en vertiges, toujours affleurent la perte, l'absence, la quête de vérité. Et puis que faire du regard ?
 
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Une rencontre avec Raphaël Meltz dont nous garderons, entre autres, la beauté du geste d’écrivain, la justesse de l’artiste qui œuvre avec les mots, les images, l’Histoire, les souvenirs, le regard pour dire ce qui se joue dans le cadre et en dehors.

Une œuvre de l’absence, des silences, du jeu entre et avec le vrai et le faux, toujours en réflexion et en mouvement.
 
De cette rencontre, il restera d’ailleurs l’absence de trace, en dehors de ces quelques photos. Pas de vidéo de cette rencontre. Raphaël ne l’a pas souhaité. Et c’était pour nous une chose possible. De ne pas. Dans le souci d’une parole libre, spontanée, dédiée au temps de la rencontre. Et surtout dans son besoin, en tant qu'auteur, de disparaître derrière son œuvre.

 
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L'idée de la carte blanche, proposée en partenariat avec le cinéma de Forcalquier, est de donner un éclairage différent à l’œuvre de l'auteur que nous invitons, une dynamique qui nous semble nourrir la perception que nous en avons, en plus de la rencontre en librairie. 

Raphaël Meltz nous a fait l'honneur d'accepter cette proposition. 

 

 

Il a choisi le film 

CITIZEN KANE

d'Orson Welles (1941)





 
Raphaël Meltz est né en 1975. Il a cofondé et codirigé la revue R de réel, puis le magazine Le Tigre
Il est notamment l'auteur de récits (série Suburbs ; Lisbonne voyage imaginaire avec des images de Nicolas de Crécy), et de romans : Mallarmé et moi (2006), Meltzland (2007), Urbs (Le Tripode, 2013), Jeu nouveau (2018), 24 fois la vérité (2021).
 
 
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