Le jeudi 8 octobre, à 19h...
Le cinéma Le Bourguet et la librairie la Carline proposent une carte blanche à Arno Calleja.
C'est le début de l'été. Une fuite d'eau inexpliquée se déclare dans un studio, au dernier étage d'un immeuble du centre-ville de Marseille, et commence à inonder tous les appartements.
L'habitant du studio s'appelle Benoit. Il entend des voix qu'il consigne méticuleusement dans des cahiers. Leur présence quotidienne, insistante, fait du jeune homme un spirite malgré lui.
L'inondation empire. Les locataires montent. On tape à la porte de Benoit. Benoit n'ouvre pas. Benoit est occupé. Il entend, il note. Il va se passer quelque chose. C'est d'ailleurs déjà là. Les cahiers le disent. Benoit sait que quelque chose est en train de se passer.
Un titre simple, un résumé...
Chaque matin, un garçon tient son journal. C'est un journal d'écriture, un journal impersonnel. Le garçon est sans titre, sans identité. Son désir : sortir du programme, se perdre dans les images, flotter dans un présent continu. Violente, l'écriture de ce journal retient mal les dates, et à peine les faits.
Pas de dates, donc, mais des milieux (des bars, des forêts, des lacs) où se dissoudre. Pas d'impressions mais des scènes de rues, des scènes de chambres, aussitôt vues, aussitôt transcrites. Pas de poèmes mais des coups de couteau, des explications emportées, des anti-poèmes. Pas de pensées mais des rêves, des détonations, des exorcismes.
Vivre saoul. Survivre. S'étranger. S'échapper du genre, déparler, subir les modifications : voilà les travaux et les jours.