[ENTRE NOUS] #25
Camille
Louzon est autrice et illustratrice. Elle est l’artiste en résidence à la
maison Picazio du Rocher d’Ongles (04) à l’invitation de l’association Croq’livres.
Un premier temps de sa résidence s’est déroulé en fin d’année 2019, le second
devait avoir lieu maintenant… Ses ouvrages, essentiellement publiés aux superbes éditions
Magnani, sont des univers colorés dans lesquels le lecteur a plaisir à entrer,
rester, jouer, découvrir chaque détail. Son dernier album, « Iris des
abysses », est un petit bijou qui nous plongeait dans les eaux chaudes des
tropiques aux côtés d’Iris, petit poisson exotique.
[Ce temps
de confinement et d’intériorité est-il propice à la créativité ?] Très
honnêtement, je ne trouve pas…l’ambiance anxiogène, le fait d’être dans un
petit appartement parisien (pour moi !), « coincés » n’aide pas tellement… après
plusieurs semaines cela-dit, on s’habitue, et on se met au travail plus
facilement. Mais c’est dur !
[Sur quel
projet travailles-tu actuellement ?] Je continue la réalisation de mon prochain
livre, débuté en résidence à Forcalquier avec Croq’Livres en octobre 2019 !
C’est un album jeunesse sur le thème de l’espace…Quoi de mieux en ce moment
pour s’évader ?!
[Une
source d’inspiration dans ce contexte ?] Je revois des films sur
l’espace que j’ai adoré (First Man, Gravity, 2001, L’odyssée de l’espace…).
[Une
musique qui fait du bien ?] Sunday Morning, du Velvet Underground.
[Un film
auquel tu penses beaucoup ?] « Le ballon rouge » d’Albert
Lamorisse (1956), où un petit garçon court après un ballon magique dans
Ménilmontant. Ce film est d’une rare poésie, je l’adore. Ce quartier est tout
près de chez moi, et les rues de Paris ont en ce moment une autre saveur…
[Un bruit
qui te rassure ?] Les oiseaux qui chantent. Il fait très beau,
et ça fait du bien d’entendre leurs jolies chansons en ce moment.
[Une
sensation qui te manque ?] Faire du vélo dans les bois !
[En ce
moment, ton principal trait de caractère ?] J’aimerais dire pensive et
philosophe, mais je suis très honnêtement plutôt ronchon et impatiente… !
[Ce que tu
apprécies le plus chez tes voisins ?] que celui du dessus soit confiné ailleurs, apparemment,
haha !
[Ce que tu
détestes chez eux ?] Bizarrement je ne les déteste pas :-)
[La pensée
qui te traverse le plus souvent ?] En ce moment, ma pensée qui me traverse le plus
souvent est celle de la maison Picazio et de toute cette belle verdure que je
rate ! Je pense aussi au petit renard que Julia Woignier avait vu l’année
dernière, peut-être est-il là, déconfiné ?
[Le livre
qui manque à ta bibliothèque ?] « Les rêveries du promeneur solitaire »,
de Jean-Jacques Rousseau.
[Et celui
que tu es heureuse d’avoir…] Le catalogue de l’exposition « Le Douanier-Rousseau
: L’innocence archaïque » au Musée D’Orsay en 2016.
[Tes
lectures sont-elles différentes en ce moment ?] Je lis
plus d’articles, de réflexions, de lettres d’auteurs comme celle qu’a écrit
Annie Ernaux (« Monsieur le président ») dernièrement. Ces temps
particuliers invitent à se poser beaucoup de questions, et certains y répondent
avec talent…
[Sur ta
table de chevet, il y a…] « Les clochards célestes » de Jack
Kerouac, et Les contes d’Andersen.
[La
dernière phrase que tu aies lue ?] « Il me dit avoir rêvé, une nuit, qu’il
joutait du luth sous un arbre et chantait ; il n’avait pas de nom ; il était le
« bhikkhu inconnu ». (« Les clochards célestes » de Jack Kerouac).
[Nous te
laissons carte blanche pour réaliser la vitrine de la Carline, que choisis-tu ?] Je choisirais
de peindre les beaux paysages du pays de Lure que j’aurais dû revoir en ce mois
de fin de résidence… que de beauté !
[Une
astuce ? Un « bon plan » de confinement ?] Se faire un petit planning
quotidien, et s’y tenir. Je le fais depuis quelques jours et mes journées se
portent bien mieux. Dans des temps étranges comme celui-là, il faut
s’auto-rythmer, sinon, on perd le fil ! Dans le planning, ne pas oublier le
yoga, et se laisser une marge de manœuvre de paresse autorisée, avec un livre,
évidemment !
[Si tu
avais le choix, aujourd’hui, tu serais…] au rocher d’Ongles, dans la
petite maison Picazio que j’ai tant aimé en octobre, en train d’avancer la
réalisation de mon livre et rencontrer tous les publics scolaires qui étaient
prévus. Je leur envoie plein de bises et espère les rencontrer un jour.
[Une
urgence, là, maintenant ?] Aller nager loin, trèèèès loin ! Et au
soleil.
[A l’heure
actuelle, selon toi, la meilleure chose à faire ?] Prendre
son mal en patience et se dire qu’après tout, quelques semaines, ce n’est pas grand-chose
dans une vie. En profiter pour se recentrer sur l’essentiel et se réjouir de sa
bonne santé…
[Une
question que l’on oublie de poser ? Et quelle serait ta réponse…] « Quand
reviens-tu nous voir à Forcalquier et faire un coucou à La Carline ??? »
Peut-être en juillet ! C’est encore en discussion… :-)