[ENTRE NOUS] #14


Que les mauvais élèves qui ne connaissent pas Benjamin Chaud se tapent sur les doigts avec une règle en bois ! Benjamin Chaud est auteur et illustrateur d’albums pour la jeunesse, et il était surtout notre dernier invité d’Automne en librairie… Dans sa panoplie d’albums archi-géniaux que vos enfants connaissent par cœur, on trouve des personnages comme Pomelo, Pompon Ours, la fée Coquillette et même la famille des Marsupilamis.
A part ça, il partage l’atelier de Gaëtan Dorémus. Quand ils ne sont pas confinés chez eux.



[Ce temps de confinement et d’intériorité est-il propice à la créativité ?] Pas trop, avec deux enfants à la maison à temps plein, peu d’occasion de sortir m’aérer, les cafés interdits… je ne trouve pas la liberté  ni le temps de m’isoler dans ma bulle créatrice. Il y a toujours mieux à faire et je n’arrive pas bien à travailler à la maison, je préfère passer du temps avec ma famille, c’est bien aussi, ça me repose.

[Sur quel projet travailles-tu actuellement ?] J’arrive quand  même à terminer ce que j’avais commencé avant le confinement : je fais la couleur du prochain Pompon ours, l’histoire est écrite, le trait est fait il ne me reste plus qu’à ajouter les couleurs, c’est assez simple je sais les ambiances que je voulais et je prends mon temps. Mais je ne sais si j’arriverai à avoir l’inspiration pour commencer un autre projet.

[Une source d’inspiration dans ce contexte ?] Pas trop non, je cherche plutôt des idées d’école à la maison amusantes.

[Une musique qui fait du bien ?] En ce moment j’écoute la bande son de « The end of the f*****ing world » : des chansons de l’Amérique des années 60 pour adolescents romantiques et aussi Stupeflip que mes enfants ont découverts et qu’ils adorent nous passer en boucle même s’ils sont peut être un peu jeunes pour écouter ça : les joies de la cohabitation.

[Un film auquel tu penses beaucoup ?] Je viens de voir deux séries : « Tchernobyl » et « Years and years » auquelles je repense assez souvent.

[Un bruit qui te rassure ?] Comme toujours le bruit de ma cafetière et aussi bien sûr le chant des oiseaux qu’on entend très bien en ce moment.

[Une sensation qui te manque ?] Le doux plaisir un peu vain de flâner dans les rues.

[La pensée qui te traverse le plus souvent ?] Me suis- je assez lavé les mains ?

[Le livre qui manque à ta bibliothèque ? Avant le confinement j’ai fait le plein en librairie et je me suis offert de belles réserves de romans des éditions Gallmeister, je peux tenir encore un bon moment.

[Tes lectures sont-elles différentes en ce moment ?] J’ai toujours aimé les romans post apocalyptiques j’ai donc déjà lu depuis longtemps « La route » de Mc Carty, « Station Eleven » d’ Emily St. John Mandel, « la constellation du chien » de Peter Heller, « Dans la forêt » de Jean Hegland ou « Forêt-Furieuse » de Sylvain Pattieu j’ai besoin d’histoires fortes comme ça pour ne pas m’endormir en lisant, et ça n’a pas changé depuis le confinement.

[Sur ta table de chevet, il y a…] Je suis en train de lire « Là où chantent les écrevisses » de Delia Owens et il y a aussi « Furie » de John Farris et « Vis-à-vis » de Peter Swanson.

[La dernière phrase que tu aies lue ?] « Tout comme ils produisaient leur propre whisky de contrebande, les habitants des marais manufacturaient leurs propres lois – rien à voir avec celles que l’on grave dans la pierre ou consigne dans des documents officiels : des lois plus profondes, incrustées dans leurs gènes. Anciennes et naturelles, comme celles qui régissent le monde des faucons et des colombes. Quand il est acculé, désespéré ou isolé, l’homme se replie sur son instinct de survie. Exécutives et justes. Pareilles à des atouts aux jeux de cartes, ces lois se transmettent plus fréquemment d’une génération à la suivante que d’autres. Plus clémentes. Elles ne relèvent pas de la moralité mais d’un simple calcul. Les colombes entres elles se battent aussi souvent que les faucons. »

[Nous te laissons carte blanche pour réaliser la vitrine de la Carline, que choisis-tu ?] Des nouveautés, du neuf.


[Une astuce ? Un « bon plan » de confinement ?] Se faire des petits cadeaux chaque jour (un sourire, un café ou un gâteau peuvent être un petit cadeau).

[Si tu avais le choix, aujourd’hui, tu serais…] Je serais avec mes amis, c’est ce qui me manque le plus : parler, écouter les autres, rire. Heureusement je ne suis pas seul chez moi.

[A l’heure actuelle, selon toi, la meilleure chose à faire ?] Je pense à cette phrase de Prévert : « Il faudrait essayer d’être heureux ne serait-ce que pour donner l’exemple »