[ENTRE NOUS] #10
Estelle-Sarah Bulle est née en littérature avec le roman Là
où les chiens aboient par la queue, publié en 2018 aux éditions Liana Levi.
Un “premier roman” comme on les appelle mais quel roman... Un roman choral qui
nous entrainait dans l’histoire d’une famille antillaise, aux côtés de
personnages hauts en couleur. Un superbe roman de recherche des origines, écrit
dans une langue savoureuse aux accents parfois créoles. Les fantômes d’Issa,
son second roman (pour ados cette fois) est paru il y a peu, à l’École des
loisirs. A n’en pas douter, Estelle-Sarah Bulle est une autrice talentueuse,
douée pour les voyages intérieurs.
[Ce temps de confinement et d’intériorité est-il propice à la
créativité ?]
Oui,
et pas seulement dans l'écriture : il faut improviser pour occuper les enfants !
[Sur quel projet travaillez-vous actuellement ?] Mon deuxième roman de littérature
générale pour les éditions Liana Levi
[Une source d’inspiration dans ce
contexte ?] La bossa nova et les tropiques en général
[Une musique qui fait du bien ?] Beyonce et Marvin Gaye, à fond!
[Un film auquel vous pensez beaucoup ?] « Portrait de la jeune fille en feu », de
Céline Sciamma
[Un bruit qui vous rassure ?]
Le chant
des oiseaux
[Une sensation qui vous manque ?] Voir des gens, tout simplement
[En ce moment, votre principal trait de caractère ?] Euh...Plutôt joyeux !
[Ce que vous appréciez le plus chez vos voisins ?] Leur sérénité, les gens ne cèdent pas à
la panique, prennent leur mal en patience et surtout, on voit qu'ils sont
contents de trouver quelqu'un à qui sourire dans la rue !
[Ce que vous détestez chez eux ?] Hem... Je tiens à la paix du voisinage!
[La pensée qui vous traverse le plus souvent ?] Il faut que je travaille (que j'écrive) !
[Le livre qui manque à votre bibliothèque ?] Les romans d'Antonio Lobo Antunes, je
n'ai encore rien lu de lui alors que je me sens très proche de l'homme quand je
l'écoute parler dans les interviews
[Et celui que vous êtes heureuse d’avoir…] Les auteurs du Harlem Renaissance (Zora Neale Hurston,
Ann Petry, Claude McKay... à quand une traduction française des poèmes de Paul
Lawrence Dunbar ?)
[Vos lectures sont-elles différentes en ce moment ?] Non, je me rattrape du
retard accumulé !
[Sur votre table de chevet, il y a…] En ce moment, Un loup pour l'homme,
de Brigitte Giraud. Magnifique.
[La dernière phrase que vous ayez lue ?] "Ils se retiennent et s'adonnent à une chorégraphie
pleine de charme, et surtout ils rient dans la nuit qui enveloppe Oran, et dans
le chuintement de la pluie qui entre par la fenêtre ouverte." Brigitte
Giraud donc, aussi beau que de la musique.
[Nous vous laissons carte blanche pour réaliser la
vitrine de la Carline, que choisissez-vous ?] Photos de lecteurs,
portraits d'auteurs sur fond de tissu africain (idée piquée à une librairie
lyonnaise !), livres pour enfant (c'est tellement agréable !), vieux livres
poussiéreux, coupures de presse, feutres, livres, livres, livres !
[Une astuce ?
Un « bon plan » de confinement ?] Pas très original mais pour les enfants, les podcasts
"Une histoire et Oli" de France Inter, c'est vraiment super (et les
histoires sont lues par des auteurs !). Pour les adultes, prendre une guitare si
on en a une sous la main et apprendre tout seul !
[Si vous aviez le choix, aujourd’hui, vous seriez…] A une terrasse de café de Lisbonne, à la tombée du jour,
entourée des gens que j'aime
[Une urgence, là, maintenant ?] Il faut vraiment que je travaille, c'est urgent !
[A l’heure actuelle, selon
vous, la meilleure chose à faire ?] Écrire...
[Une question que l’on oublie de poser ? Et quelle serait
votre réponse…] Le confinement va-t-il changer votre vie
d'après ? Je ne sais pas encore, mais je l'espère !