[DONNER DE LA VOIX] ... à Frédéric Martin, éditeur du Tripode

 

En préambule à la rencontre du 1e octobre autour du Tripode, nous donnons de la voix à Frédéric Martin avec quelques questions un tantinet impertinentes...

[Votre plus grand souvenir de lecteur ?] Le premier, « 20.000 lieues sous les mers ».

[A quel moment êtes-vous « devenu éditeur » ?] En travaillant à L’Art de la joie, de Goliarda Sapienza

[« Le Tripode » donc… pourquoi pas « Frédéric Martin éditeur » ?] Non, mais vraiment, c’est une question sérieuse ?

[Une date importante pour la maison ?] Le jour où j’ai rencontré ma compagne. J’aurai eu a minima moitié moins d’endurance et d’intelligence sans elle.

[Un catalogue qui inspire le Tripode ?] Celui des éditions Jean-Jacques Pauvert première période (disons jusqu’à 1962)

[La devise de la maison ?] La maison a un credo (« littératures - arts - ovnis ») et une ambition (pour reprendre justement une expression de J.J. Pauvert : « ouvrir un lieu d’asile aux esprits singuliers »), mais pas vraiment de devise. S’il en fallait vraiment une, hop on improvise et on la pique à Gide : « suivre sa pente, pourvu que ce soit en montant ».  

[Un objet indispensable à une bonne journée au Tripode ?] Un sourire, ça passe comme objet ?

[Quel mot revient le plus dans votre journée de travail ?] « Hop » 

[Et un mot tabou ?] Impossible de répondre, c’est tabou.

[Quel est le meilleur moment de la vie d’un livre publié par le Tripode ?] Un lecteur

[Et le moment que vous redoutez dans la vie d’un livre publié par le Tripode ?] Un lecteur

[Sa vou arive de recevoar dé manuscry sen aucunne fote d’aurtograf ?] Non, mais je mets heureusement un point d’honneur à rendre la pareille

[Que représentent pour vous les auteurs que vous publiez ?] La vie même.

[Pour un éditeur essentiellement tourné vers la littérature, l’image occupe une grande place dans vos livres…] Mea culpa, mea maxima culpa : les mots, parfois, ne suffisent pas

[3 titres indispensables du catalogue ?] Cela dépend des humeurs moment. Aujourd’hui, je dirais L’Art de la joie, Nuit et Le Démon de la colline aux loups. Ah, le coquin : ce dernier livre ne paraîtra qu’en janvier ! 

[3 perles cachées du catalogue ?] Extraits des archives du District. La Fiction Ouest. L’Absence.

[A feuilleter votre catalogue, quelle cartographie ! Éditer, c'est voyager ?] Je dirais plutôt qu’éditer, c’est s’oublier, lâcher prise, devenir autre (et alors, oui, cela devient un sacré voyage). 

[S’il y avait un mot, une idée, une ligne qui soit un lien entre tous les titres du catalogue, ce serait…] Je laisse la parole à Goliarda Sapienza : « qu’est-ce que la beauté, sinon de la cohérence ? » 

[Comment on se sent quand on est éditeur de littérature en 2020 ?] Et entouré d’une équipe comme celle du Tripode ? Très chanceux.

[Une question à laquelle vous auriez aimé répondre ?] Non, pour une fois que je réussis à ne pas parler de ma mère, je suis content. Et zut.

...........................................................

Une rencontre... c'était quand ?

Des images... c'est où ?