[À LIVRES OUVERTS] #19
📚📚 À LIVRES OUVERTS 📖
[Quel est le livre que vous lisez actuellement ?] Je n'arrive pas à accrocher un titre, plusieurs en même temps, rien de folichon.
[Celui qui vous fait de l’œil ?] La suite du roman de Leila Slimani, "Le pays des autres". Née en Algérie, j'ai vécu au Maroc, ma fille y demeure en famille, j'ai eu un besoin physique d'appréhender sa vision marocaine et le vécu de cette famille mixte au bled, son écriture sensible et sans concession est très visuelle. Ses mots m'aident à comprendre l'époque et les enjeux, tout comme j'ai besoin de lire et relire A.Camus ou K.Daoud, témoins et penseurs de la colonisation.
[Celui qui vous manque ?] Me voici orpheline des personnages de Jojo Moyes dans "Le vent nous portera", emprunté à la bibliothèque municipale, ce livre reprend nombre de mes critères d'évasion : début du XXème, état du Kentucky, des héroïnes bibliothécaires à cheval, de vrais destins personnels et collectifs, des tempéraments qui se révèlent, bravo les filles, il y a aussi quelques mecs bien ! J'ai un cœur de midinette qui aime chevaucher sa monture à travers les âges et les grands espaces, fusse-t-elle imaginaire...
[Celui que vous n’avez jamais rendu ?] Un livre de socio durant mes études, prêté par une enseignante, la honte !
[Celui qu’on ne vous a jamais rendu ?] "Ar-Men" de J.P Abraham, il était dédicacé 😢 ! Quand j'étais jeune je naviguais beaucoup et j'aimais son écriture dépouillée, sa description factuelle des éléments et la radicalité de ses choix de vie. Je l'ai racheté, un des ouvrages que je relis. Il fait écho au récit "Le grand marin" de Catherine Poulain rencontrée chez vous...
[Celui que vous aimez offrir ?] "Les Demeurées" de Jeanne Benameur. Un choc, une vanne qui s'ouvre, des larmes, une rencontre fabuleuse et déterminante lors de la venue au pays de Lure de la compagnie du "Begat Theater", nous, l'équipe de bibliothécaires bénévoles et de Kianim, les avons accompagnés durant plusieurs spectacles tant l'émotion était vive. La magie des mots bruts, sidérait tous les spectateurs.
Clin d'œil émouvant au dernier Festival des Etonnants Voyageurs à St Malo, j'ai pu m'entretenir de longues minutes avec Jeanne Benameur, nous étions seules à ce moment : pur bonheur. [Celui que vous ne vous lassez pas de relire ?] "Confiteor" de Jaume Cabré... tellement compliqué que je découvre de nouvelles choses à chaque fois ... mais j’adore comment c’est écrit !
[Celui que vous ne vous lassez pas de relire ?] "L'Homme qui plantait des arbres" de Jean Giono. J'ai la chance de l'avoir dans sa version illustrée. Des pastels qui, au fil des pages, se teintent de couleurs pour finir par une explosion de lumières. Reprenez chaque détail, tout est réfléchi, minutieusement décrit, argumenté simplement, d'évidence, un précurseur de Pierre Rabhi, qui nous laisse béat et attendri par ce vieillard.
[Celui que vous aimeriez raconter ?] "La ferme africaine" de Karen Blixen, avec la voix de Meryl Streep , mais là je rêve... alors je propose "L'homme semence" de Violette Ailhaud, petit opuscule qui conte la douleur des ventres de femmes vides d'amour pendant une guerre.
[Celui qui vous résiste ?] "Le rapport de Brodeck" de Philippe Claudel. J'ai beaucoup aimé tous ses ouvrages, ses errances de l'âme humaine, ses moments d'intimité, de pudeur, la délicatesse de M. Linh, mais ce titre m'a bouleversée au-delà de tout car il évoque nos propres tourments et nos lâches incapacités à respecter l'Autre, le Différent présenté comme une menace, notre face cachée.
[Celui de trop ?] " Les particules élémentaires" et autres ouvrages de M. Houellebecq. Je n'arrive pas à voir dans cet auteur un homme de lettres, le personnage, l'écriture, le côté looser blasé, méprisant, pas pour moi.
[Celui qui vous intrigue ?] "La fabuleuse histoire de Guirec et Monique" de Guirec Soudé. Est-il venu jusqu'à vous ? L'île de Guirec est à quelques encablures de la maison. J'ai acheté et offert ses trois livres, vu son film en sa présence et celle de Monique, sa poule donc. Aventure incroyable d'un quasi néophyte en voile de 18 ans parti faire un tour du monde durant cinq années en se laissant prendre volontairement dans la banquise en hiver accompagné de sa seule poule tout à fait à l'aise, ce tandem des plus improbables est très intriguant et interroge grandement sur les capacités d'adaptation humaines et animales au travers d'une relation inédite.
[Et le premier que vous envisagez de vous offrir à l’issue de ce confinement ?] Soit "Baisers de cinéma" faute de festival, soit "Korsakov" pour mettre à distance les oublis… de Eric Fottorino. J'ai découvert l'auteur de ces livres il y a peu au travers de celui sur sa mère : "17 ans", bluffée, dans la foulée, j'ai lu les deux autres sur ses pères biologique et adoptif. Cet homme connu et reconnu dans le journalisme, est d'une rare honnêteté dans le récit de ses ressentis familiaux, pas de pathos, juste des faits, des failles affectives béantes sans plainte, avec un regard pointu sur l'enfant et l'adulte qu'il fut face à chacun de ses parents, la route fut longue pour trouver la quiétude, l'écriture est vive et sensible, l'analyse sans concession. Sacrée écriture, que j'aime retrouver dans la revue « Zadig ».
______________________C'est quoi ??
C'est un espace dans lequel VOUS parlez de ce qui fait le lien entre vous et nous : les livres, vos livres. Ceux qui, une fois passée la porte d'une librairie, ne sont plus ceux que l'on vous a conseillés mais ceux que vous avez choisis, et qui prennent le chemin de vos bibliothèques.
Une proposition qui s'adresse à vous toutes et tous qui nous lisez, et peut-être aussi à celles et ceux qui sont à vos côtés, et allez tiens aux enfants même !
Pour y participer, le lien est ici.
[Quel est le livre que vous lisez actuellement ?] Je n'arrive pas à accrocher un titre, plusieurs en même temps, rien de folichon.
[Celui qui vous fait de l’œil ?] La suite du roman de Leila Slimani, "Le pays des autres". Née en Algérie, j'ai vécu au Maroc, ma fille y demeure en famille, j'ai eu un besoin physique d'appréhender sa vision marocaine et le vécu de cette famille mixte au bled, son écriture sensible et sans concession est très visuelle. Ses mots m'aident à comprendre l'époque et les enjeux, tout comme j'ai besoin de lire et relire A.Camus ou K.Daoud, témoins et penseurs de la colonisation.
[Celui qui vous manque ?] Me voici orpheline des personnages de Jojo Moyes dans "Le vent nous portera", emprunté à la bibliothèque municipale, ce livre reprend nombre de mes critères d'évasion : début du XXème, état du Kentucky, des héroïnes bibliothécaires à cheval, de vrais destins personnels et collectifs, des tempéraments qui se révèlent, bravo les filles, il y a aussi quelques mecs bien ! J'ai un cœur de midinette qui aime chevaucher sa monture à travers les âges et les grands espaces, fusse-t-elle imaginaire...
[Celui que vous n’avez jamais rendu ?] Un livre de socio durant mes études, prêté par une enseignante, la honte !
[Celui qu’on ne vous a jamais rendu ?] "Ar-Men" de J.P Abraham, il était dédicacé 😢 ! Quand j'étais jeune je naviguais beaucoup et j'aimais son écriture dépouillée, sa description factuelle des éléments et la radicalité de ses choix de vie. Je l'ai racheté, un des ouvrages que je relis. Il fait écho au récit "Le grand marin" de Catherine Poulain rencontrée chez vous...
[Celui que vous aimez offrir ?] "Les Demeurées" de Jeanne Benameur. Un choc, une vanne qui s'ouvre, des larmes, une rencontre fabuleuse et déterminante lors de la venue au pays de Lure de la compagnie du "Begat Theater", nous, l'équipe de bibliothécaires bénévoles et de Kianim, les avons accompagnés durant plusieurs spectacles tant l'émotion était vive. La magie des mots bruts, sidérait tous les spectateurs.
Clin d'œil émouvant au dernier Festival des Etonnants Voyageurs à St Malo, j'ai pu m'entretenir de longues minutes avec Jeanne Benameur, nous étions seules à ce moment : pur bonheur. [Celui que vous ne vous lassez pas de relire ?] "Confiteor" de Jaume Cabré... tellement compliqué que je découvre de nouvelles choses à chaque fois ... mais j’adore comment c’est écrit !
[Celui que vous ne vous lassez pas de relire ?] "L'Homme qui plantait des arbres" de Jean Giono. J'ai la chance de l'avoir dans sa version illustrée. Des pastels qui, au fil des pages, se teintent de couleurs pour finir par une explosion de lumières. Reprenez chaque détail, tout est réfléchi, minutieusement décrit, argumenté simplement, d'évidence, un précurseur de Pierre Rabhi, qui nous laisse béat et attendri par ce vieillard.
[Celui que vous aimeriez raconter ?] "La ferme africaine" de Karen Blixen, avec la voix de Meryl Streep , mais là je rêve... alors je propose "L'homme semence" de Violette Ailhaud, petit opuscule qui conte la douleur des ventres de femmes vides d'amour pendant une guerre.
[Celui qui vous résiste ?] "Le rapport de Brodeck" de Philippe Claudel. J'ai beaucoup aimé tous ses ouvrages, ses errances de l'âme humaine, ses moments d'intimité, de pudeur, la délicatesse de M. Linh, mais ce titre m'a bouleversée au-delà de tout car il évoque nos propres tourments et nos lâches incapacités à respecter l'Autre, le Différent présenté comme une menace, notre face cachée.
[Celui de trop ?] " Les particules élémentaires" et autres ouvrages de M. Houellebecq. Je n'arrive pas à voir dans cet auteur un homme de lettres, le personnage, l'écriture, le côté looser blasé, méprisant, pas pour moi.
[Celui qui vous intrigue ?] "La fabuleuse histoire de Guirec et Monique" de Guirec Soudé. Est-il venu jusqu'à vous ? L'île de Guirec est à quelques encablures de la maison. J'ai acheté et offert ses trois livres, vu son film en sa présence et celle de Monique, sa poule donc. Aventure incroyable d'un quasi néophyte en voile de 18 ans parti faire un tour du monde durant cinq années en se laissant prendre volontairement dans la banquise en hiver accompagné de sa seule poule tout à fait à l'aise, ce tandem des plus improbables est très intriguant et interroge grandement sur les capacités d'adaptation humaines et animales au travers d'une relation inédite.
[Et le premier que vous envisagez de vous offrir à l’issue de ce confinement ?] Soit "Baisers de cinéma" faute de festival, soit "Korsakov" pour mettre à distance les oublis… de Eric Fottorino. J'ai découvert l'auteur de ces livres il y a peu au travers de celui sur sa mère : "17 ans", bluffée, dans la foulée, j'ai lu les deux autres sur ses pères biologique et adoptif. Cet homme connu et reconnu dans le journalisme, est d'une rare honnêteté dans le récit de ses ressentis familiaux, pas de pathos, juste des faits, des failles affectives béantes sans plainte, avec un regard pointu sur l'enfant et l'adulte qu'il fut face à chacun de ses parents, la route fut longue pour trouver la quiétude, l'écriture est vive et sensible, l'analyse sans concession. Sacrée écriture, que j'aime retrouver dans la revue « Zadig ».
Martine, presque 70 ans
______________________C'est quoi ??
C'est un espace dans lequel VOUS parlez de ce qui fait le lien entre vous et nous : les livres, vos livres. Ceux qui, une fois passée la porte d'une librairie, ne sont plus ceux que l'on vous a conseillés mais ceux que vous avez choisis, et qui prennent le chemin de vos bibliothèques.
Une proposition qui s'adresse à vous toutes et tous qui nous lisez, et peut-être aussi à celles et ceux qui sont à vos côtés, et allez tiens aux enfants même !
Pour y participer, le lien est ici.