Rencontre avec Jacques Serena, jeudi 5 avril à 18h30

La librairie la Carline  
et les élèves de 3èD du Collège Henri Laugier

vous proposent une rencontre avec 

Jacques Serena 

jeudi 5 avril 2012
à 18h30
à la librairie la Carline 

(entrée libre)


Dans le cadre du projet A l'école des écrivains, organisé par la Maison des écrivains et de la littérature, Jacques Serena a animé des ateliers d'écriture avec les collégiens de Forcalquier. 
La présentation de leur travail sera suivie de lectures d'extraits de Sous le néflier, paru chez Minuit en 2007.







Jacques Serena est né à Vichy en 1950. Après de nombreux petits boulots, il se consacre à l’écriture. Son premier roman Isabelle de dos paraît aux Éditions de Minuit en 1989 où il publiera ensuite six romans.
En parallèle à sa production romanesque, il écrit pour le théâtre et, notamment, Rimmel qui a été monté par Joël Jouanneau, en 1998, au Théâtre Ouvert, à Paris, au Théâtre du Point du Jour, à Lyon et au Théâtre National de Strasbourg. 









Extrait de Sous le néflier, ed. de Minuit, 2007

J’ai souri, quand le chirurgien m’a fait part de son diagnostic. Déjà ça de sûr. J’étais là, je le regardais, il s’était mis à me donner son avis sur mon cas et, avant même qu’il ait fini, je souriais. Avertissement gratuit, disait-il, alarme à prendre au sérieux, pas de cause organique, attention. L’endroit du mal hautement symbolique, la bouche, lieu de la sustentation, de la parole et du baiser, attention. Le manque de contrôle, dans un sens comme dans l’autre, pouvait avoir de graves conséquences, attention, changer absolument. Je sentais bien qu’il voulait m’effrayer mais, je n’y pouvais rien, je souriais. Alors il m’a parlé d’une maison de repos. Vous avez besoin d’un changement radical, croyez-moi. Je le croyais, pas de problème, et je continuais de sourire. Changement, oui, j’entendais bien, mais je pouvais changer en restant chez moi, maintenant, après ce qu’il venait de me dire, je pouvais rentrer dans la villa, retrouver Anne, et tout radicalement changer. C’est ce que je pensais, là, face à lui. D’ailleurs, je le lui ai dit, ou plutôt le lui ânonné comme je pouvais, à cause de l’intervention que je venais de subir.