coups de coeur de la rentrée / 1ère partie

Dans un paysage dominé par une usine chimique abandonnée, au milieu de bois empoisonnés, l'Intraville, aux immeubles hantés de bandes d’enfants sauvages, aux adultes malades ou lâches, est devenue un modèle d’enfer contemporain.
Année après année, dans l’indifférence générale, des écoliers disparaissent près de la vieille usine. Ils sont considérés par la police comme des fugueurs. Leonard et ses amis vivent là dans un état de terreur latente et de fascination pour la violence. Pourtant Leonard déclare que, si on veut rester en vie, ce qui est difficile dans l'Intraville, il faut aimer quelque chose. Il est plein d’espoir et de passion, il aime les livres et les filles.
Il y a dans ce roman tous les ingrédients d’un thriller mais le lecteur est toujours pris à contrepied par la beauté de l’écriture, par les changements de points de vue et leur ambiguïté, par le raffinement de la réflexion sur la façon de raconter les histoires et les abîmes les plus noirs de la psychologie. On a le souffle coupé, mais on ne sait pas si c’est par le respect et l’admiration ou par la peur.
On est terrifié mais aussi touché par la grâce d’un texte littéraire rare.

notre avis
Plongée dans un univers postindustriel et apocalyptique. Une ville, on ne sait ni trop où, ni trop quand, sur laquelle plane l'ombre imposante d'une usine désaffectée, hier fleuron de la cité, aujourd'hui cause de sa lente agonie : maladies, chômage, pollution... Seuls quelques animaux difformes et des adolescents désœuvrés errent sur le territoire maudit. Leur regard dessillé sait capter la violente beauté et la poésie des lieux...des adolescent qui disparaissent mystérieusement... un thriller métaphysique envoutant, splendide ! 


Après avoir passé des années à poursuivre les trafiquants d'animaux exotiques et les braconniers d'espèces en voie de disparition, la jeune agente fédérale Edal Jones, dont la vie est un stress permanent, découvre une communauté qui change alors son ordinaire.
Située entre un large ravin et l'est de la ville de Toronto,  une casse automobile accueille bien plus que les véhicules endommagés. Guy Howell, son propriétaire, offre un refuge aux hommes et aux animaux en disgrâce...


notre avis
A Toronto, le long des rives du Don, une véritable faune a élu domicile : renards, blaireaux, moufettes, coyotes. Ils croisent le destin des personnages et rallument en eux cette émotion, cette capacité d'émerveillement liée à l'enfance. Un livre plein de blessures secrètes qui agit comme un baume pour les âmes blessées.




En 1187, le jour de son mariage, devant la noce scandalisée, la jeune Esclarmonde refuse de dire « oui » : elle veut faire respecter son voeu de s’offrir à Dieu, contre la décision de son père, le châtelain régnant sur le domaine des Murmures.
La jeune femme est emmurée dans une cellule attenante à la chapelle du château, avec pour seule ouverture sur le monde une fenestrelle pourvue de barreaux. Mais elle ne se doute pas de ce qui est entré avec elle dans sa tombe. Loin de gagner la solitude à laquelle elle aspirait, Esclarmonde se retrouve au carrefour des vivants et des morts. Depuis son réduit, elle soufflera sa volonté sur le fief de son père et son souffle parcourra le monde jusqu'en Terre sainte.
Carole Martinez donne ici libre cours à la puissance poétique de son imagination et nous fait vivre une expérience à la fois mystique et charnelle, à la lisière du songe. Elle nous emporte dans son univers si singulier, rêveur et cruel, plein d’une sensualité prenante. 


notre avis
Second roman de Carole Martinez (après le Cœur cousu que l'on avait adoré !), Du domaine des murmures nous entraîne dans un univers bien différent : le Moyen-âge. L'écriture, toujours aussi belle, nous invite à un véritable voyage dans le temps. Un récit captivant !